Dans les pays développés, le numérique contribue à stimuler la productivité et la compétitivité économique. La croissance économique a été accélérée par l’introduction de nouveaux services et produits issus de la transformation numérique. Des industries telles que le transport ou l’hôtellerie se retrouve bouleversées par l’avènement d’un nouveau modèle économique. Le secteur bancaire est aussi un de ceux qui ressent les innovations digitales avec l’introduction du mobile money en 2007 avec la solution M-Pesa numérique. En plus de contribuer à la transformation des industries, la transformation numérique ne serait elle pas un moyen idéal de renforcer les compétences grâce aux formations à distance mais aussi de favoriser l’égalité des genres? Un combat qui est d’ailleurs porté par les différents regroupements de femmes entrepreneurs et des initiatives telles que le WIC (Women’s Investment Club).
Mais la digitalisation apporte également son lot de craintes en terme de régularisation, d’emploi qui risque de disparaître. Avec autant de questions, on est en droit de se poser la question : la transformation numérique sera t-elle le propulseur de la croissance dans les marchés émergents?
Les opportunités business de la transformation numérique pour les marchés émergents
La révolution numérique en Afrique offre de nombreux avantages. Il permet en outre l’émergence de nouveaux opérateurs sur le marché pour le développement des différentes technologies et infrastructure. Cela découle sur des opportunités de collaborations comme celle conclue entre les opérateurs Orange et MTN pour la création d’une société commune du nom de Mowali. Une société qui permettra l’interopérabilité des paiements sur l’ensemble du continent.
Car, le mobile money est un des secteurs à fort enjeux en Afrique. Né au kenya avec M-Pesa, le mobile money s’est répandu sur le reste du continent. Aujourd’hui son dynamisme en Afrique de l’Ouest s’est traduit par l’ouverture de 104,5 millions de comptes de mobile en 2017 pour une valeur de transactions de 5,3 milliards de dollars US.
Une opportunité pour l’inclusion financière des populations dans un continent où le taux de bancarisation est des plus faibles, mais aussi pour la réduction du chômage chez les jeunes et l’égalité des genres.
Un moyen de favoriser l’emploi des jeune et l’égalité des genres
Le numérique à travers les technologies de l’information et de la communication (TIC) est considéré comme un secteur important pour la création d’emplois et le développement économique, en particulier dans les pays en développement confrontés à des problèmes de croissance et de chômage. Selon le rapport 2017 sur la compétitivité en Afrique, “Si les politiques actuelles en matière d’emplois restent inchangées, moins du quart des 450 millions de nouveaux emplois nécessaires au cours des 20 prochaines années seront créés”. Le numérique apporte donc une réponse favorisant la création d’entreprise et d’emploi.
Se posera cependant le problème de la formation. Un problème auquel les écosystèmes tentent de répondre en s’organisant pour structurer le marché du numérique et permettre à cette génération d’entrepreneurs de combler leurs lacunes en compétences mais aussi les accompagner dans leur recherches de financement. On note de nombreux incubateurs et autres structures d’accompagnement qui se mettent en place pour accompagner les acteurs. Les hackathons et autres programmes d’open innovation sont également de plus en plus fréquents sur le continent.
Que ce soit le secteur public comme le privé, les organisations ont compris l’importance de la transformation numérique pour s’adapter et rester compétitives
Des investissements consentis pour développer les infrastructures numériques
Plusieurs initiatives de grande envergure ont pour but de développer les infrastructures numériques en Afrique. Preuve que les gouvernements sont conscients du potentiel du digital sur la croissance économique. Des plans nationaux orientés numérique sont mis en place dans des pays comme le Sénégal avec la stratégie « Sénégal numérique 2025 » partie intégrante du Plan Sénégal Emergent. La Tunisie et le Cameroun se démarque également avec respectivement ”Plan National Stratégique « Tunisie Digitale 2020” et Plan stratégique Cameroun numérique à l’horizon 2020. Une liste non exhaustive qui démontre la volonté des Etats de mettre en place des politiques inclusives, cohérentes et bien coordonnées, impliquant toutes les parties prenantes gouvernement, entreprises et partenaires de développement.
Une étape bien franchie par plusieurs nations anglophones au sein du continent. On pense notamment à l’Afrique du Sud, au Kenya, au Nigéria ou encore le Rwanda qui deviennent de véritable hubs d’innovations et de recherche.
En 2018 par exemple, le rapport GSMA sur l’économie numérique africaine nous apprenait que les technologies mobiles ont contribué à hauteur de 7,1% du PIB de l’Afrique subsaharienne. Cela équivaut à 110 milliards de dollars. Au Nigéria pour la même période, le secteur des Télécommunications contribuaient à 8,87% du PIB.
A notre question de départ à savoir si la transformation numérique sera le propulseur de la croissance dans les marchés émergents, la réponse semble être oui. Le numérique promeut l’émergence de nouveaux métiers et les formations les plus poussées sont désormais disponibles sur internet. La volonté des Etats à intégrer la numérisation dans leurs différents programme de développement montre l’attente portée envers la transformation numérique et ses effets positifs attendus dans le développement des marchés émergents.