[su_row][su_column size= »1/3″][/su_column]
[su_column size= »2/3″]
« Yann LE BEUX fait partie de l’équipe de CTIC Dakar. Depuis 2011 il accompagne des PME numériques au quotidien et participe au développement de l’incubateur et du secteur. C’est également un joueur de basket ball très très amateur »
Retrouvez Yann Le Beux sur Linked’in
Retrouvez Yann Le Beux sur Twitter
[/su_column]
[/su_row]
Le 14 Décembre à 16h30, le SIPEN accueillera un panel de haut niveau avec plusieurs acteurs du financement et de l’accompagnement des PME numériques au Sénégal afin de discuter des moyens de soutenir l’émergence de PME à forte croissance en Afrique.
Comment s’assurer de la compétitivité de l’économie numérique locale ? Comment accompagner la création et la croissance des jeunes pousses numériques ? Comment faire en sorte que les organisations qui accompagnent ces PME soient indépendantes, crédibles et viables économiques ?
Tout d’abord, pourquoi est-ce important d’avoir des PME fortes et structurées ?
En Afrique, on retrouve un grand nombre de freelancers et de petites structures dans les métiers du numériques, mais trop peu d’entreprises de 10 employés ou plus. Ces dernières sont cruciales pour un pays, car permettant de résister aux fluctuations du marché et à l’arrivée de compétiteurs internationaux qui, s’intéressent désormais massivement au digital sur le continent africain. En effet, s’il n’y a pas en face d’elles des PME d’une certaine taille capable de fidéliser leurs employés et avec des références clients assez conséquentes, ces multinationales n’auront pas de mal à prendre les talents dans l’écosystème et à faire valoir leurs clients occidentaux pour prendre les marchés locaux. De plus, les PME locales sont fortement génératrices d’emplois, qui en majorité sont qualifiés donc relativement bien rémunérés. L’impact social d’un écosystème dense de PME fortes est donc très important.
Comment favoriser l’émergence et la croissance des PME TIC ?
Premièrement, il faut bien sûr inciter à la création d’entreprises via des événements, des concours et autres Hackathons, comme il s’en organisent d’ailleurs maintenant un peu partout en Afrique. Au Sénégal, deux acteurs majeurs, Jokkolabs et CTIC Dakar, contribuent majoritairement à l’animation de cet écosystème et à la sensibilisation en entrepreneuriat technologique via des événements tels que le Tekki48, les JETIC ou la Semaine Mondiale de l’entrepreneuriat.
Ensuite, et c‘est sûrement l’aspect le plus important…et difficile, il faut accompagner ces petites structures nouvellement créées dans leur croissance. Pour ce faire, plusieurs dispositifs peuvent (et doivent) être mis en place :
1- Les incubateurs et accélérateurs d’entreprises
Leurs modèles peuvent varier mais en général, ces structures, publiques, privées ou mixtes fournissent des locaux et l’accompagnement d’experts au quotidien pour favoriser la croissance des PME.
Au Sénégal, le seul acteur de ce domaine, spécialisé dans les TIC, est CTIC Dakar. Il se focalise sur des PME innovantes de 5 à 20 employés ayant un fort potentiel de croissance. L’incubateur est surtout reconnu pour ses services de développement commercial, de gestion comptable et fiscale, de relations presse et de levée de fonds. Son modèle est basé sur un partage de la croissance du chiffre d’affaires de l’entreprise. Si l’entreprise ne grandit pas, elle ne rémunère pas l’incubateur. Ailleurs en Afrique, d’autres modèles émergent, notamment basées sur des prises de participation au capital. Ce modèle, fréquent en Afrique anglophone est encore rare en Afrique francophone et présente des limites car, il est difficilement viable et les entrepreneurs sont en général frileux à l’ouverture de leur capital.
Au Sénégal, il existe aussi d’autres incubateurs multisectoriels tels que Concree.com, qui accompagne des entreprises de tous secteurs et à tous stades via une plateforme en ligne, des mentors et des ateliers très innovants. Il y a également, Synapse Center qui accompagne des porteurs de projets par de la formation dans plusieurs secteurs.
2- Les réseaux de mentorat et d’entrepreneurs
Ils sont un excellent moyen de renforcer les capacités des entrepreneurs et de favoriser les partenariats entre ces derniers. Au Sénégal, on retrouve les nouveaux réseaux comme « Enablis » ainsi que « la Rencontre des Entrepreneurs » qui regroupent des gens de qualité, en général sélectionnés par leurs pairs. Nous pouvons aussi noter le rôle important que peuvent jouer les organisations patronales du secteur dont OPTIC au Sénégal et le GOTIC en Côte d’Ivoire.
Quels modèles économiques pour ces structures ?
C’est bien sûr la question la plus importante. L’expérience des pays occidentaux et d’Afrique du nord montre que les modèles 100% publics d’incubateur ou de réseaux d’entrepreneurs ne marchent pas. Cela pour une seule et bonne raison : la crédibilité. C’est le premier aspect. Il faut absolument que votre incubateur soit dirigé par le secteur privé et que les entrepreneurs qui sont accompagnés par la structure sentent qu’ils parlent à des personnes motivées par leur réussite.
Deuxième aspect, la viabilité financière et donc l’indépendance. Il est crucial que l’incubateur cherche à avoir son propre modèle économique, pour pouvoir être plus indépendant vis-à-vis des volontés de ses partenaires, publics, privés ou internationaux, qui sont souvent décalées par rapport aux vrais besoins des entrepreneurs. Ensuite, la recherche de viabilité financière fait en sorte que l’équipe de l’incubateur devient entreprenante elle-même et établie des relations d’égal à égal avec ces entreprises.
Dernier aspect, et c’est le plus important, le fait de faire payer les entreprises pour la totalité ou au moins une partie des services, pousse l’incubateur à une augmentation progressive de la qualité de ces derniers : un client qui paye est en droit d’exiger le meilleur.
Ainsi, les incubateurs, accélérateurs et réseaux d’entrepreneurs, qui prolifèrent en Afrique représentent une opportunité énorme permettant aux acteurs publics, grands groupes ou partenaires au développement de s‘impliquer de façon pertinente pour la croissance et l’émergence de PME technologiques.
Ce panel du SIPEN vous permettra d’apprendre de l’expérience des experts de ces questions au Sénégal. Vous pourrez également poser directement vos questions et suggestions. Alors n’attendez plus et réservez votre place dès maintenant pour ne pas en louper une miette.